Cuba
Les premières présences juives à Cuba remontent à l’époque coloniale, avec des conversos espagnols fuyant l’Inquisition. Mais c’est surtout à la fin du XIXe et au début du XXe siècle que la communauté juive cubaine se construit réellement.
Des Juifs venus de Turquie ottomane, de Syrie et du Liban s’installent à La Havane, suivis par des Juifs qui fuient les pogroms d’Europe de l’Est. Cuba devient une terre de refuge pour beaucoup dans les années 1930, alors que l’Amérique ferme ses portes. Mais sa politique migratoire se durcit par la suite. L’un des évènements les plus tristement célèbres est celui du paquebot « St. Louis » : en 1939, plus de 900 réfugiés juifs, fuyant l’Allemagne nazie, sont refusés par Cuba, les États-Unis et le Canada, et contraints de retourner en Europe.
Malgré cet épisode tragique, la communauté juive cubaine connaît un âge d’or entre les années 1920 et 1950. Elle fonde des synagogues, des écoles, des clubs sociaux et des journaux en yiddish, ladino et espagnol. La Havane devient un centre dynamique, multiculturel et commerçant de la vie juive.
Mais la révolution castriste de 1959 bouleverse cet équilibre. L’idéologie communiste, la nationalisation des entreprises et les restrictions religieuses poussent plus de 90 % des Juifs à émigrer, principalement vers les États-Unis, en particulier Miami. Aujourd’hui, il ne reste que quelques centaines de Juifs à Cuba, essentiellement à La Havane, Santiago et Cienfuegos. Pourtant, depuis les années 1990, on assiste à un lent renouveau communautaire.
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